J’ai habité Belleville entre 1972 et 1976. La démolition d’un pâté d’immeubles insalubres jouxtant le passage de Pékin avait libéré un square éphémère où les enfants venaient faire des pâtés de sable. Aujourd’hui, alors que les Chinois du Wenzhou sont devenus majoritaires dans le bas de Belleville, l’emplacement de cette photographie correspond à un parc, d’où l’on voit tout Paris. Les enseignes « vins et charbon » ont disparu ainsi que le double S de la rue Vilin où vécut Georges Perec avant l’arrestation puis la déportation de ses parents. « Il n’y a rien d’inhumain dans une ville sinon notre propre inhumanité », a écrit l’auteur de Je me souviens et de W ou le souvenir d’enfance.

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