Paroles : Michel DRÉANO

Musique : Michel DRÉANO

 

La ballade de Doisneau

 

J’aime le populo des photos de Doisneau

Du Paris de toujours des banlieues et des cours

Je revois mon enfance dans ces clichés sépia

Fragments d’histoire de France, mad’leines et fraises des bois

 

Nous étions tous logés à l’enseigne de l’errance

Dans ces quartiers lointains dus au boum des naissances

Les boul’vards de ceinture portaient des noms guerriers

Nous vivions la magie des temps d’avant l’périph’...

 

Moi cow-boy au grand coeur et toi fière gitane

Nous étions les héros des premiers feuilletons

Le feu de tes yeux noirs éclairait la cabane

Calumet de la paix, vélos, patins, cartons

Où es-tu maintenant mon indienne, ma tzigane ?

Danses-tu à Toulouse avec le vent d’autan ?

Quittes-tu Perpignan quand vient la tramontane ?

Ou vis-tu à Mulhouse près du roi des Gitans ?

Dans les villes et les gares tel un Tarzan sans lianes

Je cherche ma Banlieue Jane dans les photomatons

J’ai le goût de son sang et de ses mains diaphanes

L’empreinte de ses lèvres à la proue de mon front...

J’ai cherché ma tzigane dans les marchés aux puces

Au bon coin des bistrots et dans les autobus

Dans les passages secrets des photos de Doisneau

Où les solitaires donnent à manger aux moineaux

 

Fixant en noir et blanc trois secondes d’éternité

De la tendresse du monde et de sa dignité

Mais je n’ai pas trouvé dans ces clichés sépia

Bel et bien évadée ma douce Esméralda…

 

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