Paroles : Michel DRÉANO

Musique : Michel DRÉANO

 

Venise, la nuit

 

La lagune est étale je me trouve à Venise

Comme rose aux pétales, libre et puis sans valises

Les palais du Lido me semblent des mirages

Je vogue au Grand Canal et me prends pour un page

Arborant fier ma toge je rêve des Vénètes

Mais je n’suis qu’un valet qui court entre deux maîtres

Je connais Goldoni, le fabricant de rires

Je le salue bien bas près du pont des Soupirs

 

J’aurais comme un goût d’Italie

Une seule fois m’habiller d’un frac

Pour chanter l’appel de la nuit

 

Vois le linge aux fenêtres sous les stores vénitiens

Claquer comme étendards de la joie des enfants

Quand les masques d’hiver arrivent en carnaval

Avec les gondoliers et les chats abyssins

Je frôle vers minuit un fantôme égaré

Sous les statues exsangues, les enseignes nacrées

Si Venise est encore protégée des autos

Échappe-t-elle au naufrage, aux pollutions des eaux ?

 

J’aurais comme un goût d’Italie

Une seule fois m’habiller d’un frac

Pour chanter l’appel de la nuit

 

Dans l’écrin de Venise, y a des amours de verre

Qui naissent et qui se brisent dans la brume d’hiver

Dans les cris de Venise les amants de toujours

À l’appel de la nuit répondent leurs amours

Dans le creux de mes mains y a un oiseau de verre

Murano qui s’envole et survole les galères

Dans le creux de mes mains je souffle mon refrain

Dans la nuit qui descend me voilà Arlequin

 

J’aurais comme un goût d’Italie

Une seule fois m’habiller d’un frac

Pour chanter l’appel de la nuit.

 

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