Paroles : Michel DRÉANO
Musique : Michel DRÉANO
Le citoyen sans importance |
C’était un citoyen sans aucune importance Il passait au travers du rideau de fumée des années Il s’appelait bien Ange Mais sa destinée N’avait rien de céleste Pas de ligne de chance, Ni d’aisance...
Il prenait le métro aux heures d’affluence Bousculait pour sortir à la correspondance Un parcours balisé interdisant l’errance De la Porte des Lilas à la station Plaisance Son pas résonne encore rue Raymond-Losserand Vers l’hôpital privé où il était cuisinier Les promoteurs depuis ont déshumanisé Ce vieux quartier sans grâce, Chassé ses artisans...
C’était un ouvrier, il faisait le gros dos Contre la drôle de guerre du quotidien blafard et stérile Il avait quatre enfants Et une femme volubile, Il ramenait du boulot, Entrecôtes et bavettes, Tournedos...
Ses journées de congé, il les passait à dormir Car faut récupérer et puis y a la télé Le bestiaire de ses rêves, personne le connaissait Songeait-il aux pandas, aux phoques ou aux tapirs ? Il se mettait parfois à peindre le dimanche Ou mitonnait des plats, soignant les garnitures Dans son trois-pièces cuisine des boulevards de ceinture Cet homme-là c’est mon père, Vers l’automne il se penche.
|